Voilà déjà un
peu plus d’un mois que nous sommes là… Un mois dans un inconnu à
apprivoiser ; apprivoiser les lieux, apprivoiser le climat,
apprivoiser parfois les gens ! Et puis comprendre ; comprendre le
système, comprendre les codes et se lancer dans ce monde
avec la place qui est la sienne, celle d’un étranger, d’un expatrié qui loin de
sa société, de sa République, de son système scolaire, se retrouve
catapulté dans le bain bouillonnant de
l’interculturalité des Ecoles françaises à l’étranger et de l'Afrique en général.
(Lire la suite ci dessous )
Car effectivement notre
arrivée aura davantage tenu du catapultage (On ne parlera pas de parachutage,
ceux qui me connaissent ne manqueraient pas de partir dans d’interminables
discussions).(Lire la suite ci dessous )
Je ne reviendrais pas sur les conditions un peu
particulières de notre arrivée, vous avez pu les suivre dans nos articles
précédents. Drôle de rentrée, drôle de prise de poste que l’arrivée dans un
lycée sans élèves, une rentrée plusieurs fois reportée, des élèves qui arrivent enfin dans un établissement qui de nouveau doit refermer ces portes pour ré-ouvrir et modifier son calendrier scolaire (les vacances seront donc
écourtées).
Il nous a fallu attendre qu’un relatif quotidien s’installe
(Magali ne faisant sa rentrée que le 3 octobre,
comme Yaël d’ailleurs), pour que nous puissions prendre la mesure de la vie
Librevilloise.
Premier retour de ce mois passé dans cette ville grouillante
et au combien surprenante. Sur les 900 000 habitants, il faut savoir
qu’une bonne moitié n’est pas d’ici et
vient, soit des nombreux villages de l’intérieur gabonais, soit des pays
africains voisins (Burkina, Mali, Togo et Bénin essentiellement). Ils vivent
donc dans les Makis (sortes de devantures commerciales très sommaires) ou dans
des maisons de gardiens attenantes aux maisons des plus riches (ou des
expatriés), cumulent souvent plusieurs métiers (certains sont Instit le jour et
taxi la nuit !), se débrouillent comme ils peuvent pour faire vivre un nombre incalculables de gens (de frères comme ils disent). Dès le soir tombé
(invariablement à 18h15), les étalages de fruits, d’arachides, de poissons et les
bibelots importés de Chine fleurissent à même les trottoirs, les
« maisons » servent à manger pour pas cher à qui le souhaite (Cotis
de porc, crabes farci, poissons grillés, ailes de poulets en brochettes …). La
grande majorité vit dehors en permanence et il nous arrive souvent d’assister à
la douche d’un enfant dans la bassine au bord d’une « bicoque ».
Second retour, celle d’une société où la présence militaire
et policière est à la fois forte et surprenante. Il faut savoir qu’ici, la loi
est une base de discussion et les forces de l’ordre souvent mal payées ou en
attente d’arriérés de salaires. Les contrôles sont nombreux, pour ne pas dire
omniprésents, surtout aux mois de septembre et octobre où tous les néo-expatriés
sont en attente de leur carte de séjour, où les papiers de voitures pas encore
en règles… Notre passage par la DGDI (Direction Générale de documentation sur
l’Immigration) nous a mis en face de notre statut d’étranger… expérience
particulière que celle de demander des papiers pour avoir le droit d’être
travailleur sur un sol étranger.
Pour autant, c’est une ville où tout peut prendre du temps,
et où tout est néanmoins possible ! On recharge son abonnement canal+
au coin de la rue, j’ai acheté une imprimante neuve dans un magasin libanais où je
n’ai jamais compris comment tenaient les murs, fait un contrôle technique
automobile sans y amener ma voiture ...j’aurais des milliers d’exemples.
Et puis, nos premiers jours de congés en famille, deux
heures de pirogues dans la mangrove, 45 min de 4x4 et un paysage de rêve, au
milieu des éléphants et au bord de l’océan à 30 degrés, mais ca… c’est le prochain article (photo à
l’appui).
Judicael.
Super intéressant comme expérience ! Merci de nous faire partager ! Bisous
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces infos! T'écris encore mieux que Bussi.J'ai lâché mon bouquin pour te lire... Bises
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